Athéna de Romain Gavras

Si l'on peut retenir quelque chose de ce film c'est bien la mise en scène qui est semblable à celle d'un film épique. Les longs plans séquences les mouvements impressionnants allant de l'individuel vers le collectif évoqué d'une façon vive et parlante les phénomènes de colère individuel se transforment en raz de marées collectives.
Les références à l'archétype des guerriers épique sont bien visible notamment dans les formations de CRS attaquants la zup fortifiée semblable aux hordes d'Orcs se fracassant contre les remparts du gouffre de Helm.
Dans une autre séquence de nuit ou sont tirées des fusées de feux, on voit le leader au cheveux longs ondulés, la tunique déboutonner descendre des marches dans un jeu d'ombre et de lumière pour fracasser avec rage un cocktail Molotov sur un groupe d'ennemis acculé. On peut voir dans cette image la présentation d'un dieu ancien et vengeur sorti des profondeurs pour frapper les troupes humaines d'un feux de colère.
On retrouve également la figure du soldat, simple troufion pris entre les tirs, instrument du pouvoir et de la violence d'un état dépassé. Un soldat qui laisse les siens, abandonnant son individualité derrière lui pour se laisser porter par l'ivresse de la mêlée, étant lui-même terrifié par la tempête qui fait rage.
Mais le cœur du film nous raconte avant tout l'histoire d'une fratrie brisée par la violence, dont la colère est instrumentalisée de façon politique et relayée par une presse sensationnaliste. L'ascension des violences dépasse le point de non-retour, calcinant tout sur son passage. La force du film est de montrer les camps sans prendre parti pour ne révéler qu'à la fin, le noyau de la haine par où tout a commencé...
Le titre du film lui-même est un rappel de l'aspect épique mais aussi de la nature de ce qui part en fumée ; Athéna, déesse de la sagesse et de la guerre chez les Grecs mais également protectrice d'Athènes berceau de la démocratie.
Plus qu'un conflit, le film met en scène la mort d'un système par la haine, le feu et la violence.