Les Misérables de Ladj Ly

Alors pour une fois je
serais contrainte de faire une critique négative. Je n'ai pas pour habitude de fusiller les films des autres et je suis désolé que ça
tombe sur Ladji Ly.
J'ai regardé Les
Misérables et je trouve que ce film est sur côté. Je comprends qu'il faille
parler des banlieues, mais cela ressemble trop à un léchage de bottes. Il est facile
de créer une illusion passagère en faisant croire aux gens qu'on s'intéressait
à eux en les aveuglant par des paillettes lancées à-coup de palmes et de
plateau télé. Mais malheureusement je crains fortement que ça ne soit que du
tripotage de bourgeois qui se gargarise de misère pour la hip et qui s'auto rassurer sur leur canapé en plaignant les pauvres dans leurs banlieues.
Le
scénario est ficelé à coup de chattertonne, les acteurs ne sont pas au meilleur
de leurs formes, les personnages sont ultra manichéens dont certain son
moralisateur à l'extrême, n'en déplaise à certain qui ont affirmé le contraire.
On peut néanmoins reconnaître l'ambition de Ladji Ly, mais il faut être un peu
honnête, ça aurait été un autre réalisateur le film se sera fait descendre.
L'esthétique documentaire et les points de vue zénithaux auraient pu réellement
avoir un intérêt si le fond avait tenu la route. D'ailleurs par le point de vue
zénithal correspond à un point de vue omniscient divin et neutre or le film est
tout sauf neutre et c'est ce que je lui reproche, car c'est comme ça qu'il est
vendu. L'idée de base d'immersion aurait vraiment pu être intéressante ainsi que
la volonté, visible par le choix du titre, de montrer un système qui broie les
plus misérables comme le fait le livre du même nom écrit par Victor Hugo. Mais
malheureusement le film n'atteint pas ses ambitions... Et en sois j'ai eu
l'impression en regardant Les Misérables de voir au travers du
regarde d'un enfant qui ne verrait une situation qu'avec un filtre binaire de
bien et de mal un point de vue en réalité très moralisateur et subjectif. Et en sois la
vision de l'enfant subissant la violence directe pourrai être un point de vue
intéressant à visiter, mais assez peu compatible avec les ambitions de
critiques sociales des Misérables. La critique sociale devant dépeindre les
mécaniques de pouvoir et de soumission complexe. Il y a des personnages
dépeints à la truelle comme le méchant flic blanc, les sages imams qui veille
sur les petits frères et les gentils gamins des quartiers qui n'ont rien
d'autre à faire d'espionne les filles à la fenêtre ou voler des lionceaux dans
un cirque de Gitant. D'ailleurs a part pour être matée par la fenêtre de façon
voyeuriste ou l'objet de désir malsain du policier ou sont les femmes et les
filles ? À quand une réalisatrice pour parler des femmes des sites ?
Et il y a ce discourt ultra victimaire qui dessert en réalité les gens vivant
dans les quartiers : "les gamins font des bêtises, mais vous comprenez
c'est la société qui les martyrise" on a vu mieux comme analyse sociale.
Oui il y a des injustices et de la violence, mais cela va plus loin que des
gentils et des méchants qui se tapent dessus par ce que le premier à commencé.
Donc je suis très déçu par ce film que j'attends de voir depuis un moment, car attirée par le sujet et les critiques dithyrambiques qui en ont été faits. Mais je suis très fâchée de constater qu'on puisse se servir de la détresse et de l'émotionnel des gens pour donner l'impression d'agir pour eux. C'est pour cela que je tenais à parler de ce film, car je n'ai rien contre Ladji Ly en soi, j'en ai contre la faite qu'on se serve de gens qui pour faire comme si la réalité des banlieues importait. Alors que la réalité c'est que depuis des décennies la situation n'a pas changée et elle ne changera pas et cela malgré le faite que l'on ai permis ça à un enfant de cité de venir fouler le tapis rouge. Et tant mieux pour Ladji Ly. Son envie de pousser les enfants défavorisés à faire du cinéma sera peut-être le nid ou naîtra un futur cinéaste grandiose qui sait. J'irais probablement voir ses prochains films s'il en sort. Par respect pour l'homme et par ce que malgré mon coup de gueule j'espère me tromper.
écrite par Diane Panday